Logement étudiant : l'UNEF lance sa campagne!
Le manque de Cité U' CROUS et la crise du logement privé (marché saturé, loyers prohibitifs, garanties financière exigées) représentent un obstacle majeur dans l’accès de tous aux études. Si deux étudiants sur trois occupent un logement autonome, seulement 7% d’entre eux trouvent une place dans une résidence universitaire du CROUS. Le nombre de logement du Crous n’a pas suivi l’évolution des effectifs étudiants : il y avait en 1960 100 000 chambres en cité U pour 200 000 étudiants, il n’y en a aujourd’hui que 150 000 pour 2,2 millions d’étudiants. De plus, le coût d’un logement indépendant dans un marché privé saturé aux prix de plus en plus prohibitifs ne peut être supporté par beaucoup d’étudiants. Le loyer représente plus de 50% du budget mensuel et oblige nombre d’étudiants à se salarier au détriment de leurs études.
1 milliard d’euros pour construire 40 000 nouvelles chambres en résidences universitaires
Malgré ce constat, le gouvernement ne semble pas prendre la mesure de la situation :
malgré les demandes de l’UNEF, aucune mesure ambitieuse n’a jusqu’à
présent permis de répondre à la précarité et aux situations de
dépendance familiales des étudiants, et en particulier en matière de
logement.
Pire, le gouvernement ne s’est pas donné les moyens de respecter les engagements de l’Etat en matière de construction de logement. Par manque de moyens financier, le plan Anciaux de construction de logements, lancé en 2004, n’a pas été respecté par l’Etat (seuls 8 322 logements ont été construits contre 20 000 prévus).
L’UNEF exige le lancement d’un nouveau plan pluriannuel de construction de logements étudiants et demande que l’Etat investisse 1 milliard d’euros pour rattraper le retard pris et permettre la construction de 40 000 nouvelles chambres afin d’arriver à 200 000 étudiants logés en cités U.
Des mesures pour améliorer l’accès au parc privé
En complément, l’UNEF exige également une revalorisation des aides au logement APL et ALS (qui n’ont pas suivi l’augmentation des loyers), la suppression du « mois de carence » (1er mois de loyer pendant lequel les ALS ne sont pas versées), la mise en place d’un dispositif de cautionnement solidaire accessible à l’ensemble des étudiants (et pas seulement aux boursiers, comme le LOCAPASS aujourd’hui), et l’exonération de la taxe d’habitation pour tous les étudiants.
La campagne de pétition lancée par l’UNEF la semaine dernière a déjà recueilli 10 000 signatures. A l’heure où la précarité étudiante ne cesse de se développer, les étudiants ne se contenteront pas d’effets d’annonces ou de mesures gadgets. Le rapport Anciaux II qui sortira dans les prochains jours ne doit pas être un rapport pour rien, et les étudiants attendent qu’il soit suivi d’un engagement budgétaire public ambitieux permettant de construire des logements sociaux pour les étudiants. La situation actuelle n’est pas une fatalité : l’absence de réponses à la hauteur ne pourrait que renforcer le sentiment d’abandon et de défiance qui existe aujourd’hui entre les jeunes et le gouvernement.