Crise : nous ne serons pas la génération sacrifiée! Signez l'appel !
Les jeunes, premières victimes de la crise
Notre génération est inquiète pour son
avenir. Particulièrement touchés par la crise et la reprise du chômage,
les 18-25 ans sont amenés à supporter sans protection tous les risques
liés à l’entrée sur le marché du travail : difficultés d’accès au 1er emploi, déqualification des jeunes diplômés, développement de l’emploi précaire, chômage.
La remontée du chômage va
amplifier la pression que subissent les jeunes et qui les pousse à
accepter n’importe quelle solution d’embauche qui ne donne accès ni à
une rémunération décente ni à un emploi stable.
Si les jeunes ne constituent pas une
catégorie sociale homogène, ils partagent un même besoin de formation
et d’insertion professionnelle, connaissent la précarité lors de leurs
études ou sur le marché du travail, et portent une même aspiration à
l’autonomie. Pourtant, malgré les évolutions du marché du travail et
l’allongement de la durée d’études, nous devons traverser cette période
de la vie sans protection. Pire, alors même que le diplôme reste notre
meilleure arme contre le chômage, l’accès aux qualifications et au
monde du travail ne constituent plus une perspective d’ascension
sociale.
Notre société entre dans une crise
sociale profonde, et la jeunesse est en première ligne. A l’heure où
les premières conséquences de la crise commencent à se faire sentir
(fin de contrats précaire et de missions d’intérims, chômage technique,
licenciements,..), nous refusons de servir de variable d’ajustement sur
le marché du travail, et nous n’acceptons pas de voir notre avenir
s’assombrir. Nous refusons que la précarité ou le chômage constituent
un horizon indépassable pour notre génération. Nous refusons d’accepter
comme une fatalité de vivre moins bien que nos parents, ce que renforce
le gouvernement en allongeant la durée du travail et en réduisant nos
droits à la retraite. Nous refusons que les jeunes soient maintenus
dans une zone de non-droit par les politiques publiques.
La crise dont nous allons subir
de plein fouet les effets met en lumière et amplifie les conséquences
de l’absence de droits ouverts pour la jeunesse.
Ne pas protéger les jeunes, c’est hypothéquer l’avenir !
Dans une période de crise et de
chômage, il est indispensable de protéger les jeunes, de prendre des
mesures pour la défense de l’emploi et du pouvoir d’achat. Une société
qui fait le pari de l’avenir doit investir dans sa jeunesse et dans sa
formation.
Donner à l’ensemble d’une génération
les moyens d’accéder à une formation qualifiante est non seulement
indispensable pour protéger les jeunes du chômage mais également un
investissement nécessaire pour l’avenir de toute la société. La France
a besoin d’augmenter le niveau général de qualification de sa population. Il s’agit d’une exigence à la fois démocratique, économique et sociale.
Les jeunes sont aujourd’hui les grands oubliés du plan de relance. Nous demandons au gouvernement des réponses ambitieuses pour nous permettre de faire face à la crise et préparer l’avenir.
Ø Pour faire face à la déqualification, il est indispensable de reconnaitre les qualifications dans les conventions collectives, en conditionnant les aides publiques et exonérations de cotisations à des accords salariaux.
Ø Pour
faire face au sas de précarité entre la sortie des études qui pousse à
accepter n’importe quelle solution d’embauche, nous réclamons une aide à la recherche du premier emploi.
Ø Des mesures fortes de soutien à la consommation et au pouvoir d’achat des jeunes.
La crise rend vulnérables les personnes aux revenus modestes dont les
dépenses contraintes augmentent, comme les jeunes, qu’ils soient privés
d’emploi, salariés ou étudiants. Les étudiants connaissent une baisse
constante de leur pouvoir d’achat depuis 2001. L’accès des jeunes aux
qualifications implique un soutien financier à la hauteur des besoins
pour les étudiants.
Ø L’Etat employeur a une responsabilité en matière de création d’emplois et doit renoncer aux milliers de suppressions de postes dans la fonction publique et en particulier pour les métiers de l’éducation nationale, qui
relèvent d’un véritable plan social en période de crise et ferment des
débouchés à des milliers de jeunes. Au contraire, il convient d’engager
un plan de création d’emploi public pluriannuel pour répondre aux
besoins du service public.
Le 29 janvier, nous étions dans
la rue. Non contre la crise, mais contre la réponse insuffisante et
inadaptée que le gouvernement lui apporte. Parceque nous réclamons un
droit à l’avenir pour notre génération, il est indispensable de prendre
la mesure de nos inquiétudes et d’y apporter des réponses. Plutôt que
de faire la météo des catastrophes à venir pour les jeunes, le
gouvernement serait bien inspirer de sortir enfin le parapluie, comme
il a su le faire pour le système bancaire.
SIGNEZ L'APPEL
Signataires : UNEF, CGT jeunes, FO jeunes, UNSA, UNL, LMDE, Génération précaire, Jeudi Noir.