Réforme de l'Université: les inquiétudes demeurent
Les députés ont adopté le 25 juillet la loi sur les universités. Le débat parlementaire a été une nouvelle fois l’occasion de constater combien cette loi était en deçà des besoins des universités et des étudiants.
Des amendements permettant quelques avancées
Les parlementaires ont adopté quelques amendements qui constituent des avancées. Ils sont revenus sur l’amendement inacceptable des sénateurs qui associait les personnalités extérieures à l’élection du Président, et ont rétabli l’élection du Président par les seuls membres élus du conseil d’administration. La qualité du Président de l’université a été précisée, et il est désormais établi légalement que le président doit être un enseignant chercheur.
Les parlementaires ont élargi l’obligation de définir un plafond maximal de contractuels, introduite par le Sénat pour les seuls enseignants chercheurs, aux personnels administratifs et techniques.
La promesse du Président de la République doit être tenue
Ces quelques avancées sont très insuffisantes et des inquiétudes fortes demeurent quant aux statuts des personnels, à la démocratie et à l’égalité entre établissements. La commission mixte paritaire doit renforcer la disposition instituant un plafond de contractuels, en l’établissant par un décret en conseil d’Etat, garantissant ainsi l’égalité et la régulation nationale. Les promesses du Président de la République, qui s’est engagé le 9 juillet auprès des syndicats étudiants à augmenter le nombre d’élus étudiants dans les conseils d’administration, doivent être tenues et suivies d’effets en commission mixte paritaire.
Les étudiants attendent de nouveaux moyens matériels et humains
L’UNEF regrette que le débat parlementaire n’ait pas été l’occasion pour le gouvernement de s’engager à mettre en place une loi de programmation budgétaire pluriannuelle ainsi qu’un plan pluriannuel de recrutements. Alors que 13 milliards d’euros viennent d’être consentis dans des exonérations fiscales, le gouvernement n’a pas déboursé un centime pour les étudiants et les universités. Seul un engagement d’ampleur en moyens financiers et humains permettra d’éviter un désengagement politique et financier de l’Etat et la mise en place d’un enseignement supérieur à plusieurs vitesses.
Malgré les quelques avancées du débat parlementaire, les inquiétudes des étudiants demeurent extrêmement fortes quant aux conséquences de cette loi. L’UNEF exige donc que de nouveaux gardes fous soient adoptés en commission mixte paritaire.